IDRS 2014 Oboes
By Blogger statistics, I see that many people are reviewing my posts about the instruments I tried at IDRS 2013 (Redlands CA) are very popular these days. So this comes a little late, but I should detail the surprises I made at IDRS 2014 (NYC, NY). Mostly, my impressions are similar, but there were differences in how instruments behaved in the exhibition halls and at the dorm rooms I stayed in. | Hautbois à IDRS 2014
Selon les statistiques fournies par Blogger, je vois que mes articles concernant les instruments que j'ai essayés à IDRS 2013 (Redlands, Californie) restent populaires à ce jour. Ceci vien un peu tard, mais je devrais raconter les surprises encourues à IDRS 2014 (New-York). En gros, mes impressions restent les mêmes, mais il y a des différences sur comment les instruments se sont comportés dans les salles d'exposition et la chambre de dortoir. |
Once again, I must impress on you that these are MY impressions such that they suit my own tastes and physical makeup. After trying other people’s reeds and instruments, it is crystal-clear that different people require different instrument characteristics. It’s not just a matter of fine-tuning embouchure or breathing to suit regional styles, it really is an important personal match that needs to be made. There is seriously no right or wrong here, just what works for each individual. | Encore une fois, je dois insister que ce qui suit concerne mes opinions par rapport à mes goûts et caractéristiques physiques. Suivant l'essai d'anches et instruments d'autres personnes, il est devenu clair que chaque personne a besoin de caractéristiques instrumentales différentes. Ce n'est pas une simple question d'ajuster l'embouchure ou le souffle aux styles régionnaux, c'est la question importante d'harmoniser l'outil aux besoins individuels; il n'y a donc pas solution unique. |
A Different Approach This year, I did not try all the makers: I focused on a set of instruments I was particularly interested in getting to know more closely. And generally, my impressions were mostly the same as last year (see here), so I will mostly mention what struck me as different.
New concept: "presence" A lot of people talk about "projection", how an instrument can be loud at the far-end of concert hall even if it doesn't sound loud right beside. I cannot test this these days, but another aspect that strikes me is the "presence" of the instruments tone; you might want to call this "resonance"… The best way to explain this is to compare the sound of the same piano performance on a 9-foot Steinway versus a 4-foot upright versus a great home-stereo versus your iPhone! The sound quality is not just what you hear in your ears, but how it resonates the whole body and fills the room. A great sound system playing a CD of Martha Argerich will sound powerful, but never quite as real as even the crappiest small upright piano: the real piano has much more "presence". | Une approche différente Cette annnée, je n'ai pas essayé tous les fabricants: je me suis penché à la place sur ceux qui m'intéressaient particulièrement. Généralement, mes impressions sont les mêmes que l'an dernier (voir ici) alors voici surtout ce qui m'a frappé comme différent.
Nouveau conept : la 'présence' Plusieurs parlent de 'projection', combien un instrument peut se faire entendre en arrière de la salle de concert sans pour autant bombarder les oreilles de près. Ces temps-ci, je ne suis pas en mesure de vérifier ceci, mais un autre aspect me frappe, la 'présence' dans le son d'un instrument; on pourrait vouloir dire 'résonnance' ... Le mieux que puisse faire et de comparer au son qui émane d'un piano à queue de 3 mêtres à comparer à un piano droit dans son salon ou un excellent système de son ou son téléphone cellulaire. La qualité sonore n’émane pas juste du pavillon aux oreilles, mais enveloppe l’instrument, la salle et le corps. Un système de son formidable jouant un CD de Martha Argerich sonnera formidable, mais jamais aussi vivant que même le pire piano droit: démontre beaucoup plus de 'présence'. |
Viennese oboe and Jacques Tys This blog often discussed how different reeds and different staples and different instruments will produce different tone colours - some combinations helping and other combinations hindering the attainment of a musician’s goals. My dream objective has been for a very long time to combine the very enveloping warm sound of the baroque oboe with the versatility and extreme range of the modern instrument. Well it seems this combination already exists: the Late-Romatic model of Guntram Wolf’s Viennese oboe! It only has the keywork of the days of Schubert, so playing it is not as easy as the modern instruments; but hey, this is essentially the instrument Pasculli played his unbelievably difficult pieces on!
Unfortunately, or maybe very fortunately, I waited to the last day before trying the Viennese. Last year, in Redlands, Wolf brought Viennese reeds made in the most popular way, and the instrument sounded essentially like a very lush modern oboe. This year, he also brought a wider, more triangular reed: this made the instruments, especially the boxwood Late Romantic model, sound almost like a baroque instrument – my dream come true! Had I tried them 2 days earlier, it is almost certain I would have bought one.
However, on the last 2 days of the conference, a very good acquaintance told me that I should really not miss the 2 performances by Jacques Tys, principal oboe of the Paris National Opera. I cannot describe his performances without sounding like a dreamy poet! Unfortunately, he has not recorded any solo works, so all I can say is that he played music that I would normally not enjoy, but I felt as if I were beholding the souls of music and inspiration themselves!
I had already been unspeakably impressed by Jean-Luc Fillon playing jazz with indescribable connection to the music. But I have never learned on improvisation and real jazz spirit is just not anything I ever developed, so I can't aim to do what he does, not without massive re-education. But Jacques Tys play Mozart and Silvestrini, music that is fully within my habits from so many years. This made me reconsider buying ANY instrument, not a fabulous modern oboe, not a d’amore not a baroque-sounding Viennese not anything.
Why? Because the profound and moving inspiration by both these phenomenal artists made it clear that I must strive for an inward connection to music: mastering the technique is only a tool and the printed music is only a map for something far more spiritual. To buy a new instrument would just distract either with projects to showcase the spectacular qualities of a rare instrument OR with a nervous obsession to prove that buying a new instrument really does make life easier to play wonderfully. My Lorée, flawed as I might believe it to be, is a known vector, so I can focus on my new goals instead. | Le hautbois viennois et Jacques Tys Ce bloge traite souvent des variances en timbre d'instruments ou même des tubes différents - certaines combinaisons aident et d'autres nuisent aux buts d'un musicien. Je vise longtemps à combiner la polyvalence du hautbois moderne avec le timbre voluptueux du hautbois baroque. Et bien cette combinaison existe déjà: le modèle romantique du hautbois viennois par Guntram Wolf! Il a le mécanisme d'un instrument qui aurait été joué dans le temps de Schubert, alors pas aussi facile à jouer que les hautbois modernes; mais coup-donc, c'est essentiellement ce que Pasculli a utilisé pour composer et jouer ses oeuvres virtuoses!
Maleureusement, ou peut-être heureusement, j'ai attendu le dernier jour de la conférence avant d'essayer les viennois. L'an dernier, à Redlands, Wolf a apporté une anche du style le plus populaire qui lui donne un timbre très riche, mais moderne. Cette année, ils ont aussi apporté une anche plus large et triangulaire qui donna aux instruments un timbre sombre presque baroque, surout au modèle romantique en buis. Mon rêve s'est réalisé: si je l'avais essayé 2 jours plus tôt, je l'aurais presqu'assurément acheté.
Mais les deux derniers jours de la conférence, une très bonne connaissance m'a indiqué de ne pas manquer les récitals de Jaques Tys, hautbois solo à l'Opéra National de Paris. Je ne peux décrire ses performances sans passer pour un poète rêveur! Malheureusement, il n'a jamais endisqué d'oeuvres à part l'opéra alors tout ce que je puisse dire est qu'il a joué des pièces qui normalement m'auraient déplus, mais j'avais l'impression de contempler l'âme de la musique et l'inspiration elles-mêmes!
J'étais déjà impressioné sans mesure par Jean-Luc Fillon jouant un jazz merveilleux, magiquement connecté à la musique. Je n'ai jamais travaillé l'improvisation et le vrai jazz est un monde que je n'ai jamais développé, alors je ne peux pas viser faire semblable sans rééducation massive! Mais Jacques Tys a joué Mozart et Silvestrini, répertoire bien dans mes moeurs. Ceci m'a fait réévaluer acheter n'importe-quel instrument: ni un hautbois formidable moderne, ni un viennois au timbre baroque, ni rien.
Pourquoi? Parce que l'inspiration émouvente de ces deux artistes sublimes ont rendu clair que je dois viser cette même connexion intérieure à la musique : la maîtrise technique n'est qu'un outil et la musique imprimée, une mappemonde vers quelque-chose de bien plus spirituel. Acheter un instrument ne ferait que me distraire avec des projets à mettre en évidence leurs caractéristiques spectaculaires OU m'obséder à démontrer qu'avoir acheté l'instrument n'était pas une fausse illusion. Mon Lorée, avec ses défauts vis-à-vis mes besoins, est un vecteur connu; je peux donc me ocncentrer sur mes nouveaux buts à la place. |
Impressions on the instruments
My list of favourites is becoming clearer now. I must confess that it remains difficult to choose some over the others. All the following important makers (alphabetically) impress me tremendously: Bulgheroni, Covey, Dupin, Howarth, Fossati, Ludwig Frank, Marigaux, Mönnig, Püchner and Rigoutat.
My “short list” can be limited to these specific models: any Marigaux, Dupin, any Wolf Viennese, Rigoutat J, Bulgheroni Musa, Josef 20th anniversary, Howarth XM, Mönnig 150 and L. Frank del Sol.
However, I can detail a “very short list” of my three top favourites: Dupin Imperial, Marigaux M2 and Fossati model A. The difference between these top favourites and the others is really a matter of personal preference: I cannot speak of any pros or cons that make the choice. Funny thing is that they span all price ranges, but to my taste, all three fully answer my objectives. So I cannot just say "OK, I'll just buy the least expensive"; all three are very different, so they become diffiult to compare betwen each other. | Imprssions sur les instruments
Ma liste de favoris se clarifie. Je dois avouer qu'il reste difficile de choisir quelques-uns au dessus des autres. Tous les fabricants suivants (en ordre alphabétique) m'impressionnent grandement: Bulgheroni, Covey, Dupin, Howarth, Fossati, Ludwig Frank, Marigaux, Mönnig, Püchner et Rigoutat.
Ma 'courte-liste' pourrait se limiter à ces modèles précis: tous les Marigaux, Dupins, tout Viennois Wolf, Rigoutat J, Bulgheroni Musa, Josef 20e anniversaire, Howarth XM, Mönnig 150 et L. Frank del Sol.
Je peux maintenant donner une 'très courte-liste' de mes trois favoris: Dupin Impérial, Marigaux M2 et Fossati modèle A. La différence entre ces 3 et les autres revient vraiment au goût personnel: je ne peux vraiment rien décrire de points forts et faibles qui font basculer le choix. Chose comique: ces 3 choix incluent le plus et le moins dispendieux, mais répondent parfaitement, selon mes goûts, à mes buts musicaux. Je ne peux donc pas dire : "D'accord, achetons le moins cher"; les trois sont différents au point de ne pouvoir les comparer.
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Almost all of my impressions from IDRS 2013 (Redlands) about the different makers remained the same (see here) but the following observations were somewhat puzzling: ALL Lorées, new, old, standard bore or Royal 125 played just plain great! It is possible that European players still find them tiring on the embouchure, but with my years of playing them I found them just fine. Still restrained in range of dynamics and articulations, but none of the frustrations I used to find – and still do find – everywhere outsisde New-York. No joke, it makes me wonder if Providence was playing tricks on me! In Redlands, Laubin proved an amazing instrument, but not with the powerful character I was hoping for. In New-York, Laubin played tremendously well! Strangely, rosewood: doesn’t seem to agree with me... except for Laubin. In Redlands, I clearly preferred the Josef Clement over the 20th anniversary model, in NYC, it was a direct reversal. In fact, the entire Josef line impressed me somewhat more. Altough Laubin remains a stunning instrument, very well suited to the powerful player, I actually found Covey to be generally easier to play, despite “wanting” less air power. | Presque toutes mes impressions d'IDRS 2013 (Redlands) concernant les fabricants restent pareils (voir ici) mais les observations suivantes m'ont frappés: TOUS les Lorées, vieux, neufs, modèle de base ou Royal 125 ont joué sans faille! Il est possible que les européens les trouveront épuisantes à l'embouchure, mais avec mes années d'habitude, je les ai trouvés excellents. Toujours restreints quand à la gamme de nuances et les articulations, mais aucune des frustrations que j'ai toujours ressenti - et ressens toujours - partout hormis New-York. Sans blague, ça me dit que la Providence me jouait des tours! À Redlands, Laubin s'est avéré excellent, mais sans la puissance caractère que je souhaite. À New-York, tout l'inverse! Étrangement, le bois de rose ne semble pas trop bien me servir... à part chez Laubin! À Redlands, j'ai clairement préféré le Josef modèle Clément au modèle 20e anniversaire. À New-York, complètement à l'inverse. À vrai dire, tous les modèles Josef m'ont plus impressionnés. Bien que Laubin soit un instrument spectaculaire, bien adapté à la puissance et à la douceur, je trouve que le Covey est généralement plus facile à jouer, même s'il semble préférer moins de puissance de souffle.
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Surprises that have not changed since Redlands I still preferred the Fossati A model over their more expensive models – though I believe the MB would suit me quite well after some work on long-tones. I still generally preferred feeling and sound of granadilla over red wood, with the exception of Laubin. Bulgheroni (esp. with new Hartmann bell) still on par with Marigaux for sound and expressiveness – I wish they did synthetic top-joints! As always, Marigaux instruments are simply amazing. Full flexibility, easy altissimo and best in reed friendliness. | Surprises qui n'ont pas changé depuis Redlands Je préfère toujours le Fossati A au modèles plus dispendieux - bien que je crois que le MB pourrait bien m'aller en travaillant bien les sons filés. Je préfère généralement la sensation et le timbre des instruments en ébène plutôt que les bois rouges, à l'exception de Laubin. Bulgheroni (surtout avec le pavillon Hartmann) reste à l'égal sonore et expressif de Marigaux - j'espère qu'ils fabriqueront les corps supérieurs synthétiques. Comme toujours, les instruments Marigaux sont simplement épatants. Complètement flexibles, mais stabilité assurée avec un sur-aigü facile et la meilleure tolérance aux anches. |
New Discoveries Howarth XM: in my opinion, it should replace the XL as the favourite world-wide. It plays with a much more open feeling and sound, much larger sound presence and also much easier to blow. They make a full-synthetic oboe, black and dark-red swirls to make it look like Cocobolo: it sounds nearly identical to the granadilla instrument. Although some people say Howarth is a fantastic instrument with no personality, the XM is one I could buy happily. Joseph d’amore is still top notch, but this year they brought a new, more expensive model: its redesigned bore really made playing a pleasure on any reed. Fully unique in tone quality, this one is difficult to resist! A Covey from the 1970s: absolutely exquisite tone and full range of expression. No 3rd octave key and does not need one: plays up to altissimo B-b like a butterfly takes to air! Mechanics seriously need an overhaul, but well worth it. Over the years, I have seen several old instruments that offer more versatile playing than brand new ones. Howarth claims the XM model is only for Europe and will not be shipped to America...... thankfully they brought it to the IDRS conference: it was a real pleasure to try it. Lorée now builds the Étoile model, also to better penetrate the European market, but they did not bring any to New-York at all. I understand their drive to better compete in Europe, but that still doesn’t explain why they don’t want it here. | Nouvelles découvertes Howarth XM : à mon avis, il devrait remplacer le XL comme favori dans le monde. Il laisse le sentiment plus ouvert et joue avec un son plus large, avec une plus grande présence et plus facile à souffler. Ils en font un à 100% synthétique, avec des tourbillons rouges pour imiter le cocobolo: il sonne presqu'identique à son homologue en ébène. Bien que certains affirment que Howarth est un excellent instrument sans personalité, le XM en est un que j'achèterais volontiers. Le hautbois d'amour Joseph reste chef de file, mais cette année, ils ont apporté un nouveau modèle plus dispendieux: la perce redessinée le rend vraiment un plaisir avec n'importe-quelle anche. Timbre vraiment unique; difficile à résister! Un Covey des années 1970: timbre exquis et pleine gamme expressive. Pas de 3e clef d'octave et n'en a pas besoin: joue le si-bémol sur-aigü comme un papillon prend vol. La mécanique a sérieusement besoind'une remise à neuf, mais en vaut vraiment la dépense. Au fil des ans, j'ai vu plusieurs vieux instruments qui offrent plus de polyvalence que des flambant neufs. Howarth affirme que le modèle XM est pour l'europe seulement et ne sera pas distribué en Amérique du nord.... heureusement ils l'ont apporté à la conférence IDRS: un vrai délice à essayer. Il paraît que Lorée fabrique un modèle Étoile, aussi réservé au marché européen; ils ne l'ont pas apporté à New-York du tout. Je comprends bien leur motivation de faire compétition plus féroce en Europe, mais ça n'explique pas pourquoi ils ne veulent pas livrer ici... |
Imitation is flattery.... and normal.... I’m a computer engineer. In my world, "acquiring" the new designs by other people is the natural thing to do. After all, imitation is the sincerest form of flattery, no? In my world, "copying" is called "reverse-engineering". | L'imitation est flatteure ... et normale ... Je suis ingénieur informatique. Dans mon monde, 'acquérir' les nouveaux conepts chez la compétition est pratique courante. Après tout, c'est flatteur de se faire imiter, non? Dans mon monde, le "copiage" s'appèlle le 'génie inverse'. |
Don’t judge an instrument by the shape of its bell! Christoph Hartmann made the very fancy bell on the Dupin Imperial famous and the Ludwig Frank Brillant model has a "traditional German bell" that looks almost identical to the Imperial. We would therefore expect the two instruments to have very similar characteristics; in fact, they both play and sound very differently. We can compare them in terms of dependable tuning and ease of playing, but the sound and characters are completely different.
Bulgheroni made a new similar flared bell for their Musa oboe in answer to Christoph Hartmann’s request: the outside is wavy, but the inside is still a very simple curve. The bell of the Fossati A model, on the other hand, has a very linear outside whereas the inside of the bell has several curve... this might be a smoother version of the now famous “ridges” of the Mönnig Albrecht Mayer oboe.
Thomas Orlowski makes very ornate bells in Berlin and Fossati once made a big round bell for some distributors in Germany. Some people on Facebook have told me that his bells make tuning, blowing and playing softly in the low notes much easier while keeping a nice warm tone in the 2nd octave-key notes.
I see no benefit at all in trying to trace back who started these innovative bells and who followed whom, mostly because none of these instruments sound or feel alike anyway! In all cases, and including the unique bells of Josef oboes, I like these bells quite a lot: they open the "presence" of sound and resonate in the chest.
Oddly, Marigaux M2 has a very simple looking bell, but the instrument does display strong presence and lush tone… I don’t know how Marigaux does it, but they manage to combine conservative appearance with very innovative feelings. | Ne jugez pas un instrument par l'allure de son pavillon! Christoph Hartmann a rendu célèbre le pavillon bien spécial de l'Impérial de Dupin et le modèle Brillant de Ludwig Frank montre un pavillon "traditionnel allemand" d'apparence presqu'identique à l'impérial. Étand donné l'apparence si semblable, on croirait que ces deux instruments aient aussi des caractéristiques semblables; en vérité, ils jouent et sonnent très différemment. On peut les comparer en termes de facilité à jouer et fiabilité de justesse, mais le timbre et le caractère sont complètement différents.
Bulgheroni a aussi produit un pavillon semblable pour le Musa à la demande de Christophe Hartmann; l'extérieur est bien courbé, mais l'intérieur reste simple. Le pavillon du Fossati A, à l'inverse est simple à l'extérieur, mais bien courbé à l'intérieur... peut-être une version plus fluide des crêtes du modèle Albrecht Mayer de Mönnig.
Thomas Orlowski, à Berlin, produit des pavillons très ornementés et Fossati a jadis produit un pavillon arrondi pour des distributeurs allemands. Quelques personnes sur Facebook affirment que ça facilite grandement le souffle et la douceur des notes graves tout en concervant le timbre dans le registre aigü.
Je ne vois aucun mérite à retracer l'historique innovateur et qui a copié qui, surtout parce qu'aucun de ces instruments ne sonne ni donne le même sentiment en jouant. Dans tous les cas, incluant le pavillon unique de Josef, j'aime beaucoup ces pavillons : ils ouvrent la "présence" de l'instrument.
Curieusement, le M2 de Marigaux a un pavillon d'apparence simple, mais l'instrument démontre aussi un bonne présence... Je ne sais pas comment le fait Marigaux, mais ils ont le tour de combiner l'allure conservateur avec des qualités innovatrices. |
Ergonomics Laubin and Covey still take the laurels with the "usual" key system - at least, for my very square Polish hands. However, the innovations by Marigaux and Mönnig must absolutely be applauded. Also, Dupin deserves some mention here…
Like I said about reverse-engineering, I honestly don’t care who invented the fabulous left-hand pinky-keys found on the Marigaux M2 and Mönnig 150, the idea is just ingenious! Talk about making life easier in Ab-major or C-minor (for example)! But the Marigaux M2 has an extra nice touch to the tone holes on both right and left hand sides: the fingers end-up closer together. When I tried this in California, it actually bothered me, but in NYC, I found this absolutely amazing: so much easier on the ligaments etc. | Ergonomie Chez les instruments 'habituels', Laubin et Covey prennent les lauriers pour le confort, du moins avec mes mains polonaises très carrées. Par contre, les innovations de Marigaux et Mönnig doivent absolument être applaudis. Aussi, Dupin mérite ici une mention....
Comme j'ai dit à propos du génie-inverse, je me fous de qui a inventé la formidable palme de gauche chez le Marigaux M2 et le Mönnig 150, l'idée est géniale! Comparez, par exemple, l'exécution des arpèges de la-bémol majeur et do-mineur! Mais le Marigaux M2 fait de quoi de spécial avec les doigts des deux mains: les doigts finissent plus près et à l'aise. Quand j'ai essayé en Californie, ceci m'aivait dérangé, mais à New-York, j'ai trouvé ceci vraiment préférable: plus facile sur les tendons etc. |
If you just look at the Dupin Imperial, you might think "nothing special about the keywork" ... now play it for a few minutes ... see the difference? They managed to put the keys closer to the body than any other maker AND not a sniff of stuffy note or windy sound anywhere. In fact, the difference in tone between the forked-F and keyed-F is so negligible, you’ll want to start practicing your études by Fernand Gillet again!
I was asked by a few people if the Imperial's weight might cause pain in the thumb? The instrument is heavier, but for that matter, you’d better get a Covey or rosewood Yamaha. I’ll be blogging about this some other time - in my opinion, weight should never be an issue: if weight is causing you pain, there is some other problem that the weight is just bringing out into the open. I REALLY recommend people to learn the violin in order to understand how a proper bow grip relates to holding the oboe! Combine that with Tai-Chi to turn relaxation into strength and slowness into speed and you’ll never need a neck strap or peg for the English Horn again! | Si on regarde un Dupin Impérial, tout bonnement on pourrait dire "rien de spécial avec les clefs" ... maintenant jouez-le quelques minutes ... vous voyez la différence? Ils ont réussi à mettre les clefs plus proche du corps de l'instrument SANS pour autant rendre les notes venteuses ou congestionnées. En fait, la différence entre le fa de fourche ou de gauche est si négligible que vouv voudrez reprendre les études de Fernand Gillet!
Quelques personnes m'ont demandé si le poids de l'Impérial pourrait causer des tensions au pouce. C'est vrai qu'il est plus lourd, mais tant qu'à ça, vous seriez mieux d'acheter un Covey ou Yamaha en bois de rose. J'en ferai un autre article plus tard, mais à mon avis, le poids de devrait jamais poser un problême; si cela vous agace, le pois ne fait effectivement que mettre en évidence autre chose. Je recommende VRAIMENT que les musiciens apprennent le violon pour comprendre comment la tenue de l'archet décrit la tenue du hautbois! Combinez ça avec le Tai-Chi pour transformer la détente en force et la lenteur en vitesse et vous n'aurez plus jamais besoin de ficelle ou de pied pour le cor anglais! |
A few clarifications on my favourite makers Dupin (Imperial): Still the Stradivarius of the oboe. I only know their "regular" model by reputation – all accounts are of the highest esteem. Last year, I tried the Imperial model at the very beginning of the conference, before all other instruments and I was not able to try it again afterwards. So it is possible, the first-time contrast with my Lorée marked me more strongly: the amazement might diminish after trying many other makers. Well, this year, Oboes.ch brought two Dupin imperials and I was able to try them every day, before and after others. I can now say with full conviction that the Dupin Imperial is simply in a class of its own, fully worth the price its exclusivity commands. | Quelques clarifications sur mes fabricants favoris: Dupin (Impérial): Toujours le Stradivarius du hautbois. Je ne connais son modèle "régulier" que par réputation - les propriétaires que je connais l'estime grandement. L'an dernier, j'ai essayé l'impérial au tout début de la conférence, avant tous les autres et je n'ai pas pu confirmer mes impressions par la suite. Je ne savais donc pas si mon émerveillement venait du contraste (vis-à-vis mon Lorée) accentué par la nouveauté de l'expérience et diminuerait suite aux autres essais. Cette année, j'ai pu en essayer deux chaque jour, avant et après les autres. Je peux maintenant dire sans aucune hésitatino que l'Impérial de Dupin est dans une classe à part: il vaut pleinement le prix de son exclusivité. |
Marigaux: In my opinion, still the very definition of dependability and helpfulness. Marigaux is the ideal musician’s ally, both the instrument and the company! I was relieved that the M2 once again blew me away: in Redlands, I was surprised to find it excellent but unimpressive after falling in love with it when first visiting New-York again in 2012. The very large sound-body of the M2 just really appeals to me and I find its ergonomics very relaxing to my tension-prone hands. The 901 and 2000 series are still beyond-standard in how they help a musician achieve sound and expressive goals.
This year, rare treat, they brought an oboe d’amore. Marigaux d’amores actually have a waiting list, and it’s not hard to see why. Rock-solid tuning with a predilection for easy reeds to make them sound great, with full dynamics in all ranges. The sound is the perfect mid-point between their milky oboe sound and deep-dark-avian English Horn: it really does not tend more to one than the other and definitely "non-dictatorial" in possible tone colours. Top-notch quality and sound characteristics on par with Bulgheroni; it is affordable and therefore well worth the wait. | Marigaux: À mon avis, toujours la définition-même de la fiabilité. Marigaux est l'allié idéal du musician, tant l'instrument que la compagnie! J'étais soulagé que le M2 m'a à nouveau épaté (comme il l'avait fait lors de ma première visite à New-York en 2012) alors qu'il m'avait laissé presqu'indifférent à Redlands. Le timbre très large du M2 me plaît vraiment beaucoup et son ergonomie favorise la détente de mes mains à risque de rechute de tendinite. Les séries 901 et 2000 restent au dessus de la norme à aider le musicien à atteindre ses objectifs expressifs.
Cette année, ils ont apporté leur hautbois d'amour. Les d'amours Marigaux accusent d'une liste d'attente, et pas surprenant: justesse solide avec une prédilection pour les anches faciles: les fait sonner vraiment bien tout en favorisant une pleine gamme de nuances sur toute la tessiture. Son timbre, vraiment pas dictateur, est à mi-point entre le timbre chocolaté de leur hautbois et la richesse aviaire de leur cor-anglais. Qualité digne de leur nom et caractéristiques sonores comparables à Bulgheroni; il est abordable et donc vaut bien l'attente.
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Rigoutat: Still the ultimate name in freedom. Freedom of sound (bright, dark, warm or harsh), technique, expression, tuning, you’re free to do anything at all. I have spoken with professionals who abandoned other, very well known and appreciated makers in favour of Rigoutat because they consider the other ones too "dictatorial" in nature for sound qualities. What they say is not surprising after hearing the sizzlin’-hot playing of Sébastien Giot last year (while revealing depth of soul beyond his years) and the simply supernatural out-of-this world inspiration of Jacques Tys this year, both with phenomenal velvety-warm tone colours; in fact, Christoph Hartmann sounded just as amazing, and with limitless expression using his Légère reed on the Rigoutat this year as he did on Bulgheroni last year.
For me, however, this is too much freedom: it makes sense for a professional who practices playing more than 4 hours a day and I suppose amateurs with innate qualities can really like this. But I personally look for more “dictatorial help” from the instrument. | Rigoutat: Toujours la liberté absolue. Liberté du timbre (léger, brillant, sombre, riche ou nasillard), technique, expression, justesse: libre de faire n'importe-quoi. J'ai discuté avec des professionels qui ont abandonné d'autres marques en faveur de Rigoutat parce qu'ils considèrent les autres "dictateurs" en caractéristiques sonores. Cette opinion n'est pas surprenante compte tenu du jeu phénoménal de Sébastien Giot (dévoilant une profondeur d'âme outre son âge) et l'inspiration surnaturelle de Jacques Tys cette année; les deux avec des timbres riches et veloutés; en fait Christophe hartmann sonna aussi impressionnant, et avec expression sans limite sur son anche Légère dans Rigoutat cette année comme dans Bulgheroni l'an dernier.
Pour moi, ceci est trop de liberté: très raisonnable pour un professionnel qui joue plus de 4 heures par jour, et je suppose que des amateurs avec qualités innés pourront en bénéficier. Mais, personellement, je peux profiter d'un peu "d'aide dictateur" de l'instrument. |
Fossati: Prominent makers boast of hand-crafting most or all the steps in instrument construction. Fossati boasts of the opposite: they computerize almost everything except the end tuning. I must confess, this appeals to the engineer in me, as does their use of Palladium instead of Silver, which they claim better resists oxidation and erosion from the fingers. In fact, perhaps because they are a little bit smaller than the other big-name makers, they do more experimenting with wood selection, wood-decoration and mechanical disposition…. all the while keeping their instrument much less expensive than the better known names.
I was only able to try them at the two IDRS conferences, so I have less exposure to them than Marigaux, Buffet Crampon or Howarth, but I was impressed both times: I consider one of the easiest oboes, d’amores and English horns to blow, while also ensures a very lush sound with tuning that seems to take care of itself. | Fossati: D’autres fabricants vantent le fait qu’ils exécutent chaque étape de la construction d’instrument à la main. Fossati se vante du contraire: ils robotisent presque tout sauf l’ajustement final de la justesse. Je dois confesser que celà plaît à l’ingénieur en moi, come le fait qu’ils plaquent la mécanique de palladium au lieu d’argent, ce qu’ils prétendent résiste mieux à l’oxidation et l’érosion par les doigts. En fait, parce qu’ils sont un peu plus petit que les autres fabricants bien connus, ils font plus d’expérimentation avec la sélection du bois, la décoration du bois et la disposition mécanique… tout en offrant un instrument bien moins dispendieux que les marques mieux connues. Je n’ai pu les essayer qu’aux conférences IDRS, alors je les connais moins que Marigaux, Buffet Crampon ou Howarth, mais j’ai été bien impressionné les deux fois: je considère leur hautbois, d’amours et cors anglais parmi les plus faciles à souffler, tout en soutenant un timbre ultra-profond et une justesse qui semble s’occupper de soi. |
Mönnig (Compared to Ludwig Frank): I always pair Mönnig with Frank because I have a very difficult time choosing between them. Their Mönnig 150 oboe, with wide reeds, tends to sound like the d’amore, whereas the Ludwig Frank Brillant is mellower, a total-velvet sound and I also find it needs less professional stamina to play. So, in combination with the Mönnig d’amore, I tend to favor the L. Frank for more sound variety.
A pleasant surprise this year: the d’amore did not make me sound like an English Horn! Definitely a distinct sound, neither oboe nor EH: the conical bell is more oboe-like and the traditional pear-bell is more EH-like, but still both distinct.
What really impresses me most about the Mönnig and Ludwig Frank instruments is the feeling of the keywork. Some call it "heavy", I call it solid. I had similar impressions with Howarth and Fossati. It’s not a matter of actual weight, but rather a feeling that the keywork will not wiggle at all and guide the fingers in the correct motions. For example, the half-hole and right-index extensions really allow a different pronation of the wrist making it, to my taste, much more comfortable to play. | Mönnig (à comparer à Ludwig Frank): Je compare toujours Mönnig et Ludwig Frank parce que j'ai tant de misère à choisir entre les deux. Le Mönnig 150, avec des anches larges, tend à sonner comme un hautbois d'amour tandis que le Ludwig Frank Brillant (contraire à son nom) sonne plus velouté; je crois aussi que ce dernier exige moins de vigueur à jouer. Alors, en combinaison avec le Mönnig d'amour, je tends à favoriser le L. Frank pour plus de variété sonore.
Surprise plaisante cette année: le Mönnig d'amour ne sonnait pas comme un cor anglais quand je le jouait! Définitivement un timbre distinct, ni hautbois, ni cor anglais. Son pavillon conique tend plus vers le htb et le pavillon en poire tend plus vers le CA, mais les deux restent quand-même distincts.
Ce qui m'impressionne surtout de Mönnig et Ludwig Frank est le sentiment de solidité dans leur mécanique. Certains le diront plus 'lourd', mais c'est plus une question d'ajustement parfait de la mécanique qui ne bouge vraiment pas. J'ai le même sentiment avec Howarth et Fossati. Par exemple, le demi-trou et l'extension de l'index permettent une rotation différente du poignet droit qui, à mon goût, est plus confortable à jouer. |
Uncertainties: The new pro model Fox is very worthy indeed and so is the European Yamaha. Their quality is not in question, but their price is. At the price of a Marigaux 901, clearly, I would choose the Marigaux or a more affordable Fossati long before the Yamaha. And if I need a full professional instrument that wants less physical power, I’ll gladly take the Covey before the Fox without hesitation. ... but these are my own personal opinions, which will not be shared by all. | Incertitudes : Le nouveau modèle professionel de Fox est fort appréciable et le modèle européen de Yamaha l'est aussi. Mais au prix d'un Marigaux 901, clairement je choisirais le Marigaux ou un Fossati plus abordable que le Yamaha. Et si je souhaite un instrument professionnel qui cherche moins de puissance corporelle, je prendrais volontiers le Covey avant le Fox. ... mais ceux-si sont mes opinions personnelles, pas partagés par tous. |